Les submorphémies fantômes. Fausses coupes, liaisons dangereuses et autres réanalyses submorphémiquement motivées en espagnol et en français

Auteurs-es

  • Marine Poirier ERIMIT/ERILIIS, Université Rennes 2Université Lille 3
  • Didier Bottineau

DOI :

https://doi.org/10.18145/signifiances.v2i1.195

Résumé

S’appuyant sur une redéfinition du signifiant et de la parole en tant qu’actions corporelles, cette étude part de l’idée qu’un processus vocal est organisé à l’interprétation par une analyse spontanée consistant notamment à produire des dégroupements et regroupements de segments appelés « signifiants ». On étudie ici des phénomènes de déviance dans la segmentation et la frontérisation des signifiants relativement à la prescription académique (dégroupements et regroupements non conventionnels, liaisons non entérinées par la norme). On s’intéresse à la possible efficacité de ces déviances en tant qu’actes motivés d’analyse spontanée, et à la pertinence potentielle de segments que font surgir ces (ré)analyses : à savoir, des segments « fantômes » se superposant à ou s’interposant entre ceux qu’attendrait une analyse conventionnelle, et dont la pertinence pourra dépendre notamment de leur inscription dans des réseaux signifiants de niveau morphémique ou sub-morphémique. Dans le cadre du deuxième volume de Signifiances invitant à s’interroger sur la diabolicité du symbole et la « duplicité du signe », notre propos est ainsi d’observer la façon dont, derrière la fixité apparente d’un signifiant symbolique (réifié en entité stabilisée, engoncé dans une forme délimitée par des frontières), peut se cacher un signifiant dia-bolique, issu d’un processus d’analyse et de construction, reconstruction, réassemblage à géométrie variable.

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Publié-e

2019-01-10