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Présentation de la revue BIOM - Revue scientifique pour la biodiversité du Massif central et des moyennes montagnes
Le Massif central représente le plus vaste espace montagnard de France avec près d'1/5 du territoire national. Héritage d'une histoire géologique mouvementée, avec une large gamme de reliefs et de substrats, situé à la limite des climats tempéré et méditerranéen, territoire rural fortement anthropisé et siège de pratiques agrosylvopastorales variées, il se caractérise par une grande diversité de configurations biogéographiques, de types de végétation, d'habitats naturels et semi-naturels et une grande richesse biologique. La biodiversité, dans le contexte souvent intensifié et artificialisé des plaines voisines, représente ainsi dans le Massif central un sujet d'étude majeur. Mais c'est aussi un sujet difficile, au-delà de la complexité inhérente aux systèmes naturels, en raison de la dimension du territoire concerné et de cette grande diversité. Le Massif central n'est pas une "terra incognita" mais de grandes lacunes existent sur les plans thématique et géographique, des réactualisations sont nécessaires à la lumière de l'évolution des sciences et des technologies et de nombreuses découvertes attendent le prospecteur. Il est primordial aujourd’hui de donner un élan nouveau aux recherches écologiques et naturalistes dans le Massif central en raison de l'importance du sujet, des difficultés qui lui sont liées, et de la nécessité d'apporter des éléments de connaissance fonctionnelle à des fins de préservation et de gestion. Ainsi la revue BIOM permet à la fois d'être un support pour les publications produites et de créer un appel d'air pour les favoriser.
La faible identité de l'ensemble par rapport aux parties qui le composent, est un autre trait du Massif central, formé de petites régions nombreuses et contrastées, chacune à fort caractère. Ce phénomène général touche aussi le domaine scientifique naturaliste, sous forme d'une grande dispersion des productions, monographies locales et revues régionales, sans grandes relations entre elles. L'idée d'une revue à l'échelle du Massif, sur le sujet de la biodiversité et de sa préservation, est donc innovante et doit constituer, au-delà d'un outil de diffusion des connaissances scientifiques, un lieu d'échange et un réseau pour leur développement.
La création de la revue BIOM repose aussi sur différents constats, plus généraux, ne touchant pas uniquement le Massif central, mais l'ensemble des moyennes montagnes.
Constat de manque de connaissance : La biodiversité est encore mal connue, tant sur le plan géographique, que thématique et sur celui de sa fonctionnalité. De même, dans un contexte général d’érosion de la biodiversité, il est important de connaître, suivre et évaluer comment ce phénomène se décline dans les différentes régions et les différents systèmes. Enfin sa préservation, par des actions de conservation ou de gestion, nécessite un approfondissement des connaissances des composantes biologiques, écologiques et anthropiques qui régissent les espèces et leurs habitats.
Constat de découplage entre recherche scientifique et études naturalistes et d’absence de validation scientifique pour ces dernières, dans un contexte global de forte demande environnementale institutionnelle et de productions de qualités inégales. Ce phénomène est attribuable au recul des sciences naturalistes et de la formation des jeunes dans les cursus académiques.
Constat de prédominance actuelle d’une logique anthropocentriste qui privilégie le développement des démarches interventionnistes, les finalités économiques et les services rendus à l’homme, dans les problématiques de préservation de la biodiversité.
La revue BIOM permet ainsi de contribuer à la préservation de la biodiversité du Massif central et des moyennes montagnes par le partage, la centralisation, la validation et la diffusion des connaissances, en vue de les valoriser, de permettre leur synthèse, leur utilisation rationnelle et d'optimiser leur application.
