Enaction et pragmatique du discours: l'ironie comme processus discursif multistable
DOI :
https://doi.org/10.52497/signifiances.v1i1.134Mots-clés :
enaction, ironie, pragmatique, instabilitéRésumé
Résumé
Nous voudrions montrer la façon dont, dans un cadre pragmatique, et plus précisément, dans le cadre de la pragmatique des figures (Detrie 2001), l’approche énactive nous paraît constituer un apport fondamental pour étudier certaines figures qui se caractérisent par leur instabilité. Après avoir montré la façon dont la métaphore pouvait gagner à être analysée à l’aune de cette approche (Vallespir 2014), nous souhaiterions ici montrer la façon dont l’énaction permet de construire un modèle propre à rendre compte des énoncés ironiques ; elle permet en effet d’en saisir la spécificité en plaçant au centre de sa définition cette instabilité qui, pour être souvent évoquée, demeure en marge des modélisations énonciatives de cette figure. On montrera donc la façon dont l’énoncé ironique peut être appréhendé comme processus multistable, en mettant en valeur les enjeux d’une telle redéfinition fondée sur une approche varelienne.
Abstract
The aim of this paper is to show that the enactive approach is a precious tool to studie from a pragmatic point of vue (Detrie 2001) any rhetorical figures which share the particularity to be unstable. As we first showed that this theoretical approach could be used to understand the way the metaphor works (Vallespir 2014), we want to apply it to another figure: irony, with the aim of building a pattern able of reporting on the way it works pragmatically. Enaction enables indeed to take up irony by one of its main characters, its instability, which stays most of the time on the borders of its definition, even if sometimes dealt with. We will show how an ironical speech can be understood as a “multistable” process, and explain what such a new definition of the rhetorical figure implies.
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